Piège pondoir à moustique tigre : Avis et test du Biogents BG – GAT 2

Piege moustique tigre Biogents BG GAT-2

J’ai la chance d’avoir un petit jardin bien sympathique… Mais ces dernières années, je peux de moins en moins en profiter, la faute aux moustiques tigres ! Cette espèce de moustiques a progressivement colonisé ma région (département de l’Ain en Auvergne-Rhône-Alpes), suivant le tracé des autoroutes. En effet, cet animal démoniaque voyage clandestinement dans nos voitures, bateaux ou avions… Chez moi, cela fait 3-4 ans qu’on en voit, et l’été 2021 avait déjà été très pénible. Au printemps 2022, j’ai donc pris la décision d’agir et d’installer des pièges pour limiter leur prolifération.

Les différents types de pièges à moustique tigre

En me renseignant, j’ai découvert qu’il existait plusieurs types de pièges, aux fonctionnements divers (et à l’efficacité variable et plus ou moins prouvée). Diffuseur à CO2, lumière LED, système de ventilation… On voit de plus en plus de systèmes très high tech, mais je les ai directement supprimé de ma sélection, leur coût étant assez prohibitif, et leur efficacité pas toujours très documentée. Dans une gamme de prix plus raisonnable, je me suis intéressé aux pièges pondoirs, dont l’objectif est d’empêcher la reproduction du moustique.

Pour résumer très rapidement, ils consistent à attirer le moustique dans un récipient pour qu’il y ponde, puis à détruire les larves à un stade de leur développement, ou tout simplement à détruire le moustique avant même qu’il ponde. L’avantage de ces pièges est qu’ils sont low-tech, assez efficace sur le moyen terme et plutôt abordables. Parmi les quelques modèles disponibles, je me suis orienté vers le Biogents BG GAT 2.

Le piège pondoir Biogents monté

 

Le piège pondoir Biogents BG GAT 2 : Mon avis et retour d’expérience

Fondée par des chercheurs allemands, la société Biogents commercialise plusieurs types de pièges à moustiques, issus des recherches universitaires de ses membres fondateurs.

Comment ça marche

L’aspect scientifique m’a plutôt convaincu, ainsi que le principe assez simple du piège : Le moustique, recherchant un point d’eau pour pondre, va être attiré par l’eau (avec quelques feuilles ou brin d’herbe qui trempent) et par la couleur sombre de l’entonnoir en haut du piège. Une fois entré, il va buter contre la moustiquaire, lui interdisant l’accès à l’eau.

Cherchant à s’éloigner, il va naturellement s’orienter vers la lumière qui passe à travers la partie transparente, et il ne pourra finalement pas ressortir du piège (soit il se colle à la feuille adhésive, soit il meurt d’épuisement et tombe au fond de la moustiquaire). Le piège fonctionne avec ou sans la feuille de glu transparente, mais je pense qu’il est plus efficace avec.

Le piège pondoir démonté
Le piège pondoir démonté : L’entonnoir à gauche, au milieu la partie transparente avec la moustiquaire, et à droite le seau contenant l’eau.

Est-ce efficace ?

J’ai donc acheté un pack de deux pièges, pour les disperser dans mon jardin. Pendant les 2 premières semaines, aucun moustique n’est venu se prendre au piège… Mais c’est normal ! En effet, l’odeur du plastique neuf repousse les moustiques. Il faut donc attendre un peu pour qu’elle s’estompe et que le piège devienne efficace. Quelques semaines passent et je relève par curiosité les feuilles adhérentes, que je trouve recouvertes de moustiques pris au piège !
De ce point de vue c’est indéniable : Les pièges fonctionnent. La dernière fois que j’ai changé les feuilles de glu, j’ai pu compter pas loin d’une centaine de moustiques pris en 3 semaines (regardez les photos ci-dessous) !

Moustiques tigres piégés
Entre 50 et 100 moustiques piégés sur une feuille en 3 semaines… Plutôt efficace !

Piège à moustique tigre efficace
On reconnaît bien le moustique tigre sur cette photo, et on ne voit quasiment aucun autre insecte.

Les aspects positifs du piège

Avant d’écrire cet article, j’ai laissé les pièges fonctionner avec une nouvelle feuille pendant 3 semaines. Au final, je pense avoir piégé au moins 70 moustiques pendant ce laps de temps.

Selon moi, les points positifs sont :

  • La simplicité d’utilisation et l’absence d’entretien.
  • La possibilité de disposer le piège n’importe où.
  • La sélectivité du piège : Très peu d’autres insectes sont piégés (ça arrive, mais c’est exceptionnel), un bon point pour la biodiversité.
  • Le coût assez abordable par rapport aux pièges plus technologiques.
  • 100% sans danger pour les enfants et autres animaux : Le piège ne contient que de l’eau, qui plus est cachée et inaccessible à moins de démonter le piège. Pas de produit toxique, pas de branchement électrique…

Ce que j’aime moins dans ce piège

  • Le piège n’attrape que les moustiques essayant de pondre, c’est-à-dire les moustiques ayant déjà piqué… Il s’agit donc d’une efficacité à moyen terme, et non à court terme.
  • Il faut passer un peu de temps avant de trouver l’emplacement idéal qui capturera le plus grand nombre de moustiques, et j’ai l’impression que déplacer le piège de temps en temps permet de capturer plus de moustiques.
  • Son efficacité est limitée en termes de surface : Il limite la prolifération de moustiques, mais si un de vos voisins a un point d’eau stagnant, vous continuerez malheureusement d’en avoir (et d’en piéger)… L’idéal serait qu’à l’échelle d’un quartier, on en trouve dans chaque jardin. Certaines municipalités subventionnent l’achat de pièges pondeurs, mais si ce n’est pas le cas de votre ville, malheureusement l’effet sera limité.

Pour tout comprendre : Comment vit et se reproduit le moustique tigre

Le moustique tigre, Aedes Albopictus de son nom scientifique, est une espèce invasive venue d’Asie et qui est maintenant présente sur quasiment tout le territoire français. Il est reconnaissable facilement : Plus petit (5mm) que les moustiques « classiques » (qu’on ne voit presque plus chez moi), il est noir avec des bandes blanches sur les pattes et le torax.

La femelle vit environ 1 mois. Elle pond dans très peu d’eau (on dit qu’environ 1 cuillère à soupe peut suffire), et principalement dans des récipients artificiels (flaques sur du béton, pneus, morceaux de plastiques creux, gouttières, emballages plastiques abandonnés, etc). Les larves ont besoin d’environ 1 cm d’eau pendant 5 jours avant de se transformer en moustique. Pour limiter leur présence, la toute première chose à faire est donc de supprimer toutes les eaux stagnantes de votre entourage proche.

Le moustique tigre pique les animaux (oiseaux, mammifères) et les humains. Son pic d’agressivité est en début et fin de journée. Le gros problème, en plus du fort désagrément des piqûres, est qu’il peut transmettre des maladies graves (la dengue, le chikungunya et Zika) entre humains. Pour le moment, le problème sanitaire est balbutiant en métropole, mais à mon avis ce n’est qu’une question de temps quand on voit la rapidité de progression du moustique et le manque d’action à son égard.

Ce moustique est considéré comme une espèce urbaine ou péri-urbaine. On le trouve principalement dans les milieux artificialisés (sols imperméables, présence de déchets plastiques, cuvettes d’eau involontaires, etc). On le trouve même à New York par exemple !

Au niveau des prédateurs naturels du moustique tigre, on va trouver :

  • les organismes vivant dans les mares naturelles : Libellules, demoiselles, larves d’éphémères, poissons et amphibiens… Que vous ne trouverez jamais dans un bidon d’eau stagnante, car la température de l’eau ne leur permet pas de survivre.
  • les araignées, qu’on a bien souvent tendance à chasser alors qu’elles tissent des pièges naturels.
  • les oiseaux insectivores, comme les hirondelles, martinets ou mésanges.

Inciter ces prédateurs à s’installer autour de chez vous peut être une bonne idée, en complément d’un ou plusieurs pièges !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *