Quand on pense horticulture, pépinière ou jardinerie, on pense aux étals de fleurs, aux arbustes qui attendent qu’on les plante, et à tous les accessoires… Mais comme dans n’importe quel secteur d’activité, en tant que client, on ne voit que la partie immergée de l’iceberg.
Dans mon travail, j’ai la chance de côtoyer régulièrement ce milieu, en travaillant pour des clients à différentes places dans la chaîne de production : Maraîchers-pépiniéristes, grossistes et négociants, jardineries, transports spécialisés…
J’ai pensé qu’un article expliquant un peu les rouages de cette industrie pourrait être intéressant, car c’est un sujet assez rarement abordé.
De la production à la vente, un système assez complexe
Car avant que vous rameniez fièrement vos plants de tomates ou votre camelia pour les planter dans votre jardin ou votre potager sur pieds, c’est toute une chaîne professionnelle qui s’est relayée pour produire et distribuer la plante.
En premier lieu, on trouve les producteurs et fournisseurs de matières premières. Cela concerne le terreau, les engrais, les minéraux (galets, pouzzolane, sable, etc) les phytosanitaires… mais également les producteurs de pots (car la filière végétale est jusqu’ici très consommatrice de pots en plastique). Ces entreprises vont livrer ces produits directement aux horticulteurs et pépinières, ou plus souvent à des grossistes, qui centralisent plusieurs produits dans un même catalogue avant de les re-distribuer. Ils permettent souvent à leurs clients de bénéficier d’un petit stock local, très pratique pour faire face aux urgences rapidement.
Côté végétaux, il y a plusieurs cas de figures : L’horticulteur peut acheter ses semences, soit à un producteur semencier, soit à un grossiste qui redistribue les semences et graines de plusieurs producteurs. Les semenciers peuvent être généralistes ou spécialisés dans certains types de végétaux. L’horticulteur/maraîcher peut aussi acheter des jeunes plants, un exemple très courant concerne les plants de fraisiers. Ou encore des plantes déjà relativement grandes, comme des rosiers, des arbustes ou des fruitiers, voire des arbres déjà vieux comme des oliviers ou des palmiers.
A partir de la semence, l’horticulteur va suivre un process jusqu’à la commercialisation de la plante : semée dans de petites alvéoles, les graines vont germer et produire leurs premières feuilles. On va ensuite les rempoter dans de plus gros pots (souvent directement destinés à la vente), afin de les faire raciner et se développer. Pendant tout ce cycle, en fonction des plantes, on va les placer dans les conditions climatiques les plus adaptées, en termes de ventilation, lumière, arrosage, etc.
A chacune de ces étapes, un matériel spécifique est utilisé : Les serres bien sûr (avec différents équipements de ventilation, irrigation, éclairage, voire chauffage), mais aussi des machines bien moins connues du grand public : Semoir, repiqueuse, rempoteuse, barquetteuse, étiqueteuse… Chaque producteur utilise les machines adaptées à sa production, jusqu’à créer des lignes de production pour les grandes structures.
Le transport, un rôle aujourd’hui essentiel
Dans cette chaîne de production, les végétaux peuvent donc transiter d’une entreprise à une autre, jusqu’au lieu de vente final. Le transport est donc un maillon clé de cette logistique, qui peut parfois être internationale : Les oliviers en vente dans votre jardinerie locale ont sûrement poussé en Espagne ou en Italie. Afin de garantir la traçabilité des végétaux et leur conformité aux réglementations, les plantes doivent avoir un passeport phytosanitaire en règle.
D’un point de vue technique, le transport est le plus souvent effectué par route. Des camions poids lourds classiques sont utilisés pour transporter les arbustes, arbres et grands végétaux. Pour les plants les plus fragiles, un transport à température dirigée (véhicules réfrigérés) est utilisé, par exemple pour certains plants de fraise (qu’on appelle « frigo »). Cela garantit une fraîcheur maximale du plant, et donc un redémarrage optimal après livraison.
Et l’environnement dans tout ça ?
Vous l’aurez compris, paradoxalement le végétal est aujourd’hui une véritable industrie, qui a d’énormes progrès à faire pour limiter son impact environnemental. Sur certains axes, les entreprises ont commencé à agir par souci économique et pratique, notamment sur leurs consommations d’électricité et d’eau. Mais sur d’autres, il reste encore un long chemin : Réduction des transports, limitation ou recyclage du plastique, limitation de l’usage des engrais et des traitements, etc.
Cet article vous a plu ?
J’espère que ce petit aperçu vous aura intéressé ! N’hésitez pas à me dire en commentaires si vous souhaitez des détails sur certains points, ou si vous avez envie de plus de contenus de ce type sur le blog ! D’ici là, bonnes plantations, le printemps est presque déjà là !